On parle de plus en plus des couches réutilisables. Mais peuvent-elles réellement être jetables et durables ? Si une chose est verte dans ces produits, c’est bien le lessivage publicitaire. Explications…
Dans une société qui conjugue développement durable avec consommation de masse, les couches écologiques se sont ménagées une place à part. Elles s’imposent en effet comme un recours idéologiquement acceptable aux changes pour bébé jetables ainsi qu’aux problématiques couches lavables. Les premières creusent la mauvaise conscience de ceux qui les imaginent s’entasser en décharges. Selon l’Ademe, un enfant utilise, de sa naissance jusqu’à l’acquisition de la propreté, un minimum de 3 800 couches jetables.
Cela représente environ 1 million de tonnes de déchets textiles sanitaires hygiéniques générés chaque année en France. A contrario, les couches lavables sont un modèle d’écoresponsabilité. Toujours selon l’Ademe, les parents qui les ont adoptées n’emploieraient dans la vie d’un bébé qu’une trentaine de couches, lesquelles seront lavées 137 fois.
À la fois écologiques, économiques mais également performants, ces changes ne souffrent au fond que d’un seul handicap, tenant précisément au verbe laver. Nettoyer des couches sales rebute encore le plus grand nombre. Résultat, leur part de marché demeure confidentielle, les ventes se portant toujours machinalement sur les couches jetables. Néanmoins, dans cet univers gravitant autour de la propreté de bébé, un phénomène est à souligner : l’émergence des couches écologiques.
À la conquête du diamant vert
Ce phénomène prend d’autant plus d’ampleur depuis qu’un acteur majeur du secteur a procédé à une levée de fonds et a massivement investi sur le terrain de la communication. Savoir-faire et faire savoir aidant, la couche jetable écologique a trouvé place sur l’épiderme de bébé. Son argument principal : une combinaison de plus et de moins.
Moins d’agents chimiques (non blanchies au chlore, sans parfum, alcool, colorant, allergène ou lotion) pour un plus grand confort de l’enfant. Plus de matières naturelles et renouvelables (50 % de la composition de ces couches, soit 2 à 3 fois plus que les modèles classiques) pour moins de dégradations sur l’environnement.
Moins de risques dermatologiques (testées hypoallergéniquement) et plus de labellisations (FSC, WWF, Made in France). Si l’on ajoute à ces points forts une efficacité équivalente, une praticité identique, une multitude de tailles, une distribution en magasins, drives ou Internet, et des prix bien tenus, la couche jetable écologique réunit tous les éléments afin de s’imposer sur le marché.