Femmes au foyer, pas desperate housewives !

Investir le foyer pour voir ses enfants pousser, un choix de potiche ? Certainement pas. Loin des clichés de la ménagère frustrée, cinq femmes nous prouvent que les nouvelles femmes au foyer sont loin d’être désespérées.

Toujours tirée à quatre épingles, brushing impeccable et panier garni sous le bras, Bree Van de Kamp remet au goût du jour l’élégance à l’ancienne. Certaines envient sa grâce… Son mode de vie : beaucoup moins. Et encore, avec tout ce qui se passe à Wisteria Lane, elle n’a pas vraiment le temps de s’ennuyer. A l’heure où l’égalité salariale est un combat incessant, que des mesures sont prises pour favoriser l’épanouissement des femmes dans le monde du travail et que l’on discute l’allongement du congé paternité, faire le choix de rester à la maison semble être totalement à contre-courant. En France, les femmes au foyer sont pourtant plus de trois millions. Et certaines ne correspondent pas du tout à la catégorie dans laquelle on les range. Rencontre avec cinq femmes au foyer des temps modernes, qui nous donnent envie d’inventer un nouveau terme… Wonder women, peut-être ?

La mompreneur

Ambitieuse, la mompreneur ne fait pas les choses à moitié. Une fois maman, sa vie ne s’arrête pas aux petits pots et aux couches sales. Mettre sa carrière au placard ? Hors de question ! La mompreneur ne lésine pas sur les moyens. Elle ne peut pas reprendre son travail tout en étant présente pour ses enfants ? Qu’à cela ne tienne ! Elle crée sa propre entreprise et fixe les règles. Être son propre patron, c’est travailler comme on le veut, choisir ses horaires et se fixer des challenges à la hauteur de ses ambitions… tout en gardant un œil attentif sur sa progéniture.

Sophie, 32 ans, un enfant

L’idée de créer son entreprise a toujours trotté dans la tête de Sophie. L’élément déclencheur : sa grossesse. Elle constate que le marché du bio pour enfant est très peu développé. En tous cas, pas assez à son goût, puisqu’elle commence à penser à créer une boutique en ligne de produits beaux et bios. « Une fois mon fiston né, je voulais être là pour lui, voir chacun de ses progrès, le connaître par cœur. » C’est décidé : elle créera sa société depuis la maison. Le Monde de Noé est né, peu après le petit Noé en chair et en os…

« Créer son entreprise est déjà un vrai challenge, mais avec un bébé dans les bras, c’est vraiment folklorique ! N’ayant pas de famille à proximité pour me donner un coup de main, j’ai tout fait avec lui. » Des rendez-vous à la chambre de commerce aux salons, en passant par la recherche de fournisseurs… elle emmène son fils partout. « Même mon webmaster le connait ! »

Un quotidien très chargé, en somme. « C’est vraiment un travail à temps plein, comme celui de maman au foyer. Ça fait donc deux plein temps en une journée ! Je profite de ses siestes et je travaille beaucoup le soir, voir la nuit. Dès que mon fils a eu 2 ans, je l’ai inscrit deux jours par semaine à la crèche. Ça fait du bien parfois de pouvoir travailler sans être interrompue trente fois, ni sans avoir la musique du générique de Oui-oui dans les oreilles. » Sophie peut aussi compter sur le soutien de son mari. Et un petit garçon de trois ans habitué à bouger tout le temps avec son entrepreneure de mère a apprit à être sage. « Tout le monde y met du sien ! »

« Je suis la pro du changement de couche d’une main tout en ayant les fournisseurs au téléphone de l’autre. Et même s’il y a des miettes de gâteau sur mon clavier et des traces de ronds de biberons sur mes factures de l’Urssaf : je ne regrette pas mon choix ! »

Imaginez que monsieur soit au foyer à votre place… Qu’est-ce que vous voyez ?

« Je pense que ça ne serait pas aussi nickel ! »

Vous n’avez rien d’une femme au foyer. Pour vous, c’est un rôle dépassé ?

« Je ne trouve pas que ce soit dépassé, mais la définition est à réactualiser. On peut être à la maison et beaucoup plus active qu’au bureau ! Personnellement, j’en ai appris bien plus en deux ans d’activité indépendante, qu’en presque dix ans d’entreprise. Gérer les imprévus ne me fait plus peur. »

Un mot pour décrire votre famille ?

« Un super trio soudé ou chacun est là pour soutenir l’autre. »

Découvrez l’univers écolo de Sophie sur Lemondedenoe.com

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La blogueuse hyperactive

Une plume acérée et une bonne idée, la maman blogueuse l’a bien compris : Quand on a la recette d’un bon blog, c’est une activité enrichissante aussi active qu’un job à plein temps. Elle a une vie de famille pleine de rebondissements, alors pourquoi ne pas la mettre en scène dans des billets d’humeur décalés ? Si la maman blogueuse est aux petits soins pour ses enfants, elle a aussi compris qu’internet pouvait être le théâtre d’un récit permanent, dont elle est le héros.

Lotta, 38 ans, trois enfants

Quand elle devient maman pour la première fois, le web n’en est qu’à ses prémices. Et lorsqu’elle prend un congé parental pour son deuxième enfant, elle se rend compte qu’il lui manque une fenêtre ouverte sur un autre environnement que son foyer. Elle crée La Mère Joie, un blog plein d’humour dans lequel elle raconte les tribulations de sa famille. « Faire d’une situation complètement banale un billet rigolo, c’est ce que je sais faire de mieux ». Aujourd’hui, la tribu compte trois enfants, qu’elle renomme avec humour : l’aînée de treize ans, appelée « mademoiselle commandante », le cadet de trois ans rebaptisé « le grognard », et le petit dernier de trois mois, « le petit poilu ». Sa recette ? « Je crois que les lecteurs ont apprécié mon autodérision et mon parler un peu cru » Et ça marche ! La Mère Joie n’est pas un recueil de prose, mais un vrai job.

Sur une journée, ça donne une organisation plutôt complexe ! « Mes deux premiers enfants sont scolarisés, ma priorité va donc à mon bébé. J’adapte mon organisation à son rythme : mon inspiration doit souvent attendre… En gros, c’est du pur freestyle ! En ce moment, pour avancer, j’ai souvent une mai qui soutient la tête de mon fils tétant, et l’autre qui tape sur le clavier. »

Imaginez que monsieur soit au foyer à votre place… Qu’es-ce que vous voyez ?

« Ce ne serait pas une découverte ! Mon mari a passé une année à la maison alors qu’il préparait un examen, s’occupant de notre fille de deux ans. Il rêverait d’être homme au foyer ! »

Vous n’avez rien d’une femme au foyer. Pour vous, c’est un rôle dépassé ?

« J’ai beaucoup de mal avec cette notion de femme au foyer car si je reste à la maison, c’est pour profiter des premières années de mes enfants, les éduquer à temps plein comme je le souhaite… Pas pour faire le ménage et la cuisine. Je ne sais pas si la notion de femme au foyer est dépassée mais elle ne me convient pas. »

Un mot pour décrire votre famille ?

« Atypique ! »

Retrouvez Lotta sur son excellent blog Lamerejoie.com

La maman super-investie

En voilà une qui ne s’arrête jamais ! Toujours là pour ses mômes, elle ne perd pas une occasion de s’investir partout où elle le peut. Elle est au courant de tout ce qui se passe à l’école, et n’hésite pas à prendre la parole pour défendre ses idées. Ultra-présente pour sa famille, si elle a décidé de travailler depuis chez elle, c’est avant tout pour se rendre utile autrement.

Soizig, 40 ans, trois enfants

Mompreneur, Soizig l’est. Mais pas que. Passer à côté de ses enfants à cause de son travail ? C’était hors de question. Elle a créé Tribuzig, une boutique très chic pour enfants. Mais comme ça ne lui suffisait pas, elle a trouvé le temps de s’investir au bureau des parents d’élèves de l’école. « Ça me permet d’être mieux au courant des projets pédagogiques, d’apporter des idées neuves, mais aussi de calmer les ardeurs, parfois… »

En début d’année, elle s’improvise médiateur et porte la parole des parents dans un litige avec une institutrice. « L’institutrice de ma fille en classe de CM2 était toute jeune. Pour sa première année, elle est tombée sur une classe de pré-ados très complices, surtout pour la faire tourner en bourrique. Elle avait beaucoup de mal à gérer la crise. Elle a réagit en criant un peu trop sur les enfants, faute de savoir faire autrement. Tout le monde se plaignait : parents et enfants, même la directrice est intervenue. Je suis allée la voir pour discuter de la situation et lui faire prendre conscience des limites qu’elle dépassait. »

Soizig optimise chaque minute de son temps : Elle s’investit aussi dans deux associations. La première a pour but de mettre en relation les mompreneurs, la deuxième regroupe des spécialistes du web. « J’ai voulu par là apporter mon savoir-faire, mais surtout garder un contact social et professionnel avec l’extérieur. Quand on travaille à la maison, on tombe facilement dans l’isolement. »

 

Imaginez que monsieur soit au foyer à votre place… Qu’est-ce que vous voyez ?

« Il aurait déjà craqué ! Le manque de contacts sociaux, de conversations « d’adultes », de reconnaissance… Mais je lui demanderai quand même son avis ! »

Vous n’avez rien d’une femme au foyer. Pour vous, c’est un rôle dépassé ?

« En effet, je ne suis pas une femme au foyer. Le ménage et la lessive peuvent attendre, ce n’est pas ma priorité ! Mais pour moi, ce n’est pas un rôle dépassé. Peu importe où chacune trouve son bien-être. »

Un mot pour décrire votre famille ?

« Une vie assez speed, dans laquelle chacun trouve son rôle : les enfants sont épanouis, le mari a l’esprit libre pour ses journées de travail, et la maman à l’aise dans son rôle de mompreneur. »

 

 

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