Le burn-out maternel

Et maintenant je fais quoi ?

Prenez place dans un siège pendant au moins 10 minutes sans être interrompue et fermez les yeux. Réfléchissez : « Qu’est ce que je veux, qu’est-ce qui est urgent dans ma vie? » Dites-vous que tout le monde a le droit à des vacances. Pourquoi pas vous ? Après tout vous êtes maman, donc intendante, cuisinière, chauffeur, gouvernante, nounou, réviseuse de devoirs, médecin, psychologue, femme de ménage, chasseresse de monstres, casque bleu, éducatrice, policière, arbitre, clown, philosophe…

Prenez donc une journée pour vous, rien que pour vous. Interdisez-vous toute activité désagréable : pas de ménage, pas de courses, pas de devoirs à vérifier… Juste vous et ce livre dont vous n’avez pu dépasser la page 7 depuis 11 mois. Vous et la pile de films Bollywood que vous voulez regarder depuis la naissance de la petite dernière… Vous et votre oreiller… Difficile de sauter le pas ? N’ayez crainte, une fois cette étape franchie, vous verrez avec quelle facilité vous renouvellerez cette merveilleuse et reposante expérience. Cela demande quelques sacrifices dans l’organisation, mais ce ne sont pas ceux que vous croyez.

Redéfinir ses priorités

Il va falloir que vous appreniez à faire le tri. Pour cela il faut d’abord accepter le postulat de base et son corollaire : Je reconnais que je suis épuisée. Je dois absolument accepter de lâcher prise. Ceci implique de mettre la barre moins haut. Vos priorités nesont pas celles de votre copine ou de votre voisine et encore moins celle de votre mère ou de votre belle-mère. Décidez donc de ce qui est important pour vous et de ce qu’il l’est moins et répétez cinquante fois par jour : je dois déléguer…

Franchement, est-ce qu’un ménage hebdomadaire avec un rapide coup de balai quotidien dans la pièce à vivre ne suffirait pas ? Votre conjoint fait partie de ceux qui sont très très occupé à sauver le monde ? Faites-lui comprendre qu’il en va de sa/ votre survie de participer aux aspects moins plaisants de la vie de famille. Si malgré vos avertissements, il ne réagit pas, vous pouvez débuter une grève de la fonction maternelle le concernant. Oubliez délibérément de remplir la machine à laver avec ses vêtements. Pensez à ne plus lui mitonner de bons petits plats et… vous trouverez bien son point faible toute seule. Les enfants savent que personne n’est corvéable à merci, sauf si vous leur donnez cette impression. Exposez vos limites et surtout les leurs.

Retrouver les autres pour se retrouver

Une fois que vous aurez mis en place ces nouveaux systèmes, que vous serez rassasiée du tête-à-tête avec vous-même, vous pouvez passer aux étapes suivantes. Au top 10 des activités reposantes et anti-déprime, il y a le dîner ou le week-end avec son conjoint, le cinéma, le rendez-vous chez le coiffeur, le cours de salsa, le dîner avec les copines… Nathalie reconnaît que les premières fois ont été très difficiles : « J’avais perdu le réflexe et j’étais devenue casanière ! Il ne faut pas se décourager, c’est comme le vélo. À la première Margarita dégustée avec mes copines, j’ai retrouvé tous mes automatismes ! »

N’hésitez plus à entreprendre des activités sans vos enfants, vous n’en serez que plus heureuse de les retrouver. Tendez l’oreille. Vous entendez ce silence ? Vous arrivez même à échanger trois phrases sans être interrompue par un incessant babillage… Surtout, surtout, regardez-vous avec indulgence. Vouloir et aimer un enfant, ne doit pas être pénalisant ou culpabilisant. Tous les spécialistes vous le diront : si vous en êtes arrivée là c’est bien parce que vous vous êtes oubliée pour les personnes les plus précieuses au monde : vos enfants. Vous n’êtes pas une mauvaise mère, vous êtes une mère épuisée et il est temps que vous repreniez les rênes de votre vie pour ne pas la gâcher. N’hésitez pas à communiquer autour de vous, faites-vous aider, parlez-en à votre médecin. S’il n’est pas compréhensif, choisissez-en un qui le soit. Soufflez, respirez, riez, faites sauter les verrous moralisateurs qui vous culpabilisent et vous collent une fausse image de vous-même. Il est temps que vous sortiez de ce burn-out pour retourner dans votre vie.

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