Bébé aime les câlins!

C’est en câlinant qu’on devient maman…

Outre le moyen de le rassurer et de communiquer avec son bébé, il semble que le câlin participe à l’éveil du sentiment maternel. En effet, nombreuses sont les femmes qui témoignent qu’elles ne se sont pas senties « mamans » tout de suite, submergées par les émotions contradictoires à la naissance du bébé ou les contraintes extérieures.

Ainsi Jacqueline B. se rappelle avoir avoué à son bébé d’un an (que la maladie l’avait empêché d’élever jusque-là) : « Mon bébé, c’est vrai, nous sommes deux étrangers et nous ne nous aimons pas encore. Nous devons faire connaissance ! Mais je suis certaine que dans une semaine, je t’aimerai déjà beaucoup » Et cela s’est réalisé… Souvent, les convenances empêchent de reconnaître la réalité. Mon père était horrifié quand je lui ai dit que je n’étais pas encore réellement attachée à mon bébé. Il m’a regardée comme un monstre ! ». Loin d’être un monstre, Jacqueline devait construire le lien avec son enfant. Et cette construction passe toujours (mais pas seulement) par le toucher.

Le câlin, ingrédient d’un bon développement

Dans un livre intitulé « Première année, premiers liens », (Nathan, 2006), Blaise Pierrehumbert, docteur en psychologie, écrit : « en Allemagne, en 1920, un rapport sur un orphelinat mentionnait que 7 enfants sur 10 mourraient durant leur première année. Cette mortalité dramatique était alors attribuée à l’imperfection des mesures d’hygiène – en faveur desquelles, pourtant, des dispositions strictes avaient déjà été prises-, ce qui amenaient les responsables à renforcer encore l’isolement des enfants. Il fallut attendre les travaux de René Spitz, dans les années 40, pour comprendre que ces mesures allaient à contresens ».

En fait, ce psychiatre a montré qu’un manque de relations tactiles dans le courant de la première année de l’enfant entraîne un état de carence affective et la présence de symptômes dépressifs chez les bébés élevés en institution (donc sans parents avec qui créer des liens d’attachement), susceptibles d’entraîner un arrêt du développement, voire la mort. Quelques années plus tard, le psychanalyste britannique John Bowlby (1907-1990) fonde la théorie de l’attachement et montre l’importance des premiers liens noués avec l’enfant, dès sa naissance. Selon lui, plus ils auront été chaleureux et sécurisants, mieux l’enfant sera en mesure de prendre son envol vers l’autonomie, l’ouverture et la découverte, et mieux il pourra réguler ses émotions.

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