L’ostéopathie, c’est bon pour bébé !

De nombreux troubles de santé du nourrisson, sans liens apparents, sont souvent le résultat de traumatismes liés à l’accouchement. Ces troubles peuvent être corrigés avec efficacité par des consultations ostéopathiques entreprises suffisamment tôt.Dans sa pratique, un ostéopathe travaille en recherchant les diverses distorsions, directes ou acquises par adaptation au cours de la croissance du patient, et va modeler progressivement les tissus et corriger tensions et raideurs. Chez un nourrisson, il s’agit de prendre le mal à la racine. De corriger au plus tôt des « mauvais plis » pris par son corps pendant la grossesse et au cours de sa naissance pour rétablir l’équilibre et lui éviter plus tard des pathologies plus importantes.

Principes de l’ostéopathie

L’ostéopathie est une discipline médicale bien établie, régulée par la loi et partiellement remboursée par certaines mutuelles. Elle s’appuie sur une compréhension détaillée de l’anatomie, de la physiologie et des processus pathologiques.

L’ostéopathe travaille à restaurer le système musculaire et squelettique pour l’amener à un état d’équilibre. Ceci amène des changements profonds dans le corps et aide les différents systèmes du corps (système nerveux, immunitaire, circulatoire, digestif…) à fonctionner et interagir de manière optimale.

La pratique et ses limites…

En posant son diagnostic, l’ostéopathe s’interroge également sur ce qui pourrait relever d’une autre discipline que la sienne (chirurgicale, médicale, kinésithérapique) ou ce qui ne relèverait pas d’un traitement ostéopathique utilisé seul.

L’ostéopathie ne prétend pas tout soigner. Elle ne propose pas de guérir les maladies dégénératives (cancer, sida, sclérose en plaque, parkinson, etc.), les maladies génétiques (mucoviscidose, myopathie, etc.) pas plus que les maladies infectieuses ou les fractures.

Ces consultations doivent être accompagnées par le suivi classique d’un pédiatre. Pour les nourrissons de moins de 6 mois, consultez-le pour vérifier que les séances d’ostéopathie ne lui sont pas contre-indiquées.

Pourquoi Bébé doit-il consulter?

Pendant la grossesse, le bébé s’adapte à son environnement, en fonction de la forme du ventre et du bassin de sa mère. A l’accouchement, le corps du bébé est modelé par la forme du bassin maternel. Il est soumis à de fortes compressions. Pour passer dans le bassin de la maman, les os du crâne se compriment. Le processus naturel de « reformation du crâne » est souvent incomplet, en particulier quand la naissance a été difficile. L’utilisation d’instruments (ventouses, forceps, réanimation), la prématurité et l’usage d’une péridurale sont souvent des facteurs aggravants.

L’ostéopathe peut détecter ces adaptations particulières dans le corps du bébé. Le but du traitement est de relâcher toutes les parties du corps concernées.

L’idéal est donc de commencer par une première séance maman-bébé. Chaque nouvelle maman et chaque nouveau-né gagnent à être vus en ostéopathie afin de prévenir d’éventuels problèmes au plus tôt. En l’absence de symptômes, on consulte idéalement entre une semaine et un mois après la naissance. Une ou deux séances suffisent habituellement à rétablir l’équilibre, et souvent le bébé devient plus calme, boit mieux et dort davantage.

« Je pense à consulter si mon bébé présente… »

1) des troubles digestifs tels que des régurgitations non liées à une allergie aux protéines de lait, des coliques du nourrisson

2) une asymétrie du visage, un crâne plat, ou des torticolis.

3) des difficultés pour téter l’un des seins

4) une agitation, une tendance à pleurer beaucoup, des difficultés à l’endormissement.

5) des Otites séreuses à répétitions, des troubles ORL

6) naissance prématurée, long séjour en néonatalogie

7) utilisation d’instruments pour l’aide à l’accouchement, durée du travail supérieur à 12 heures

8) des reflux vésico-urétéraux (les urines remontent dans les uretères, vers le rein)

9) une paralysie obstétricale du plexus brachial non complète (paralysie partielle du bras et de la main, causée à la naissance par une lésion des nerfs situés à la racine du bras)

Quand Bébé a grandi

Les empreintes des déformations crâniennes de la naissance non traitées peuvent continuer à avoir des effets sur la santé globale et le processus de croissance de l’enfant.

Pensez à un traitement ostéopathique si votre enfant :

  • souffre d’infections à répétition et d’allergies, asthmes…
  • souffre d’otites à répétition
  • souffre de sinusites et a toujours le nez bloqué
  • est hyperactif et se concentre difficilement
  • souffre de maux de tête réguliers
  • porte un appareil dentaire
  • a eu une grosse chute, des foulures, des fractures,…

QUESTIONS au Docteur Blanchard, ostéopathe DO

Maternité de l’hôpital franco-britannique-3, rue Barbès, 92300 Levallois-Perret

Côté Mômes : Tous les bébés ont-ils besoin d’une séance d’ostéopathie après la naissance ?

Sylvie Blanchard : C’est bien qu’il y ait une séance de vérification dans les 3 premiers mois après la naissance, pendant que la fontanelle et les structures osseuses sont bien mobiles. Plus les mois passent plus les structures osseuses ossifient et il devient plus difficile de récupérer.

C.M : Dans ces premières consultations, qu’êtes-vous amenée à traiter le plus souvent ?

S.B : Des torticolis. On les repère sur des bébés qui tournent la tête toujours du même côté, cela entraine des déformations crâniennes. Au-niveau du crâne, les os qu’on libère le plus fréquemment sont les cervicales et la base du crâne.

C.M : Est-ce que les bébés nés par césarienne ont les mêmes besoins ?

S.B : Tout dépend s’il s’agit d’une césarienne qui a été prévue ou d’une césarienne en urgence. Dans les césariennes prévues, le bébé ne s’est pas engagé dans le bassin et n’a donc pas bloqué les os de son crâne dans le bassin maternel. Dans les césariennes en urgence, le bébé a déjà passé du temps engagé dans le bassin. En plus il a souvent été manipulé par des instruments (ventouses, forceps). On trouve donc plus de blocage et la séance d’ostéopathie est importante pour débloquer les os du crâne, des vertèbres ou les os du bassin.

C.M : Combien de consultations faut-il prévoir ?

S.B : Il n’y a pas de règle. Cela va être fonction de ce que le bébé a vécu à la naissance. Dans le cas d’un gros blocage, je le vois une fois à 3 mois et une fois à 9 mois. Par contre un bébé qui arriverait en consultation avec un crâne assez déformé, je peux être amenée à le voir 3 à 4 fois, voire plus si le crâne est aplati.

C.M : Sur quels maux spécifiques du nouveau-né l’ostéopathie est-elle particulièrement efficace ?

S.B : Pour tout ce qui va être trouble de la succion, prise au sein, bébé qui pince, qui mord ou crée des crevasses, pour les canaux lacrymaux obstrués, les troubles du sommeil, difficulté d’endormissement, les pleurs incessants, les reflux et les coliques.

C.M : En France l’ostéopathie n’est pas remboursée par la sécurité sociale et peut donner l’impression d’être une médecine confort. Y a-t-il des pays en Europe où elle soit mieux prise en charge ?

S.B : En Suisse et en Belgique, elle est beaucoup mieux considérée. En France, plus de 50% des mutuelles remboursent l’acte ostéopathique. Il n’y a pas de signes encourageants de la Sécurité Sociale qui puissent laisser penser que dans un avenir proche, les séances d’ostéopathie fassent l’objet d’un remboursement, même partiel.

 

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