L’âge du « non »

Aux alentours de 18 mois, l’enfant découvre les pouvoirs du « non »… et en abuse ! C’est une période délicate pour ses parents qui devront respecter cette affirmation de sa personnalité sans pour autant céder à tout.« Depuis quinze jours, Emma, 18 mois, dit non à tout, y compris à ce qu’elle adorait jusqu’à présent, se désole sa mère. Elle refuse de s’habiller, de sortir, de manger, de prendre son bain… C’est la bagarre permanente ! »

 Emma est entrée dans l’âge du non et cela risque de durer quelques mois. A partir du moment où il se déplace, que ce soit sur les fesses, à quatre pattes ou debout, l’enfant entend ses parents lui dire non dès qu’il s’approche de quelque chose d’intéressant : l’escalier, la bouteille d’eau de javel, la gamelle du chat… Il reprend alors à son compte ce petit mot si puissant et va dire « non » à tout bout de champ. Parfois violentes, les réactions des tout petits qui s’opposent sont toutefois un passage obligé de son développement.

Une personnalité naissante

Souvent, ce « non » n’est pas un refus réel mais une façon de s’affirmer : Mattéo, 16 mois, détourne systématiquement la tête devant la cuillère pour ensuite ouvrir grand la bouche !

Il fait « non » pour indiquer que c’est lui qui décide, qu’il accepte de manger parce qu’il le veut bien et pas parce que sa mère le lui demande. Grâce au « non », il montre qu’il peut avoir des désirs différents de ceux de ses parents qui, jusque-là, décidaient de tout pour lui. Il est en train d’affirmer sa personnalité.Plus tard, le « non » sera également une façon de chercher des limites à sa volonté. Et il faut qu’il les trouve, ces limites ! Car si ses parents ne l’arrêtent pas, l’enfant se retrouve dans une situation de toute-puissance qu’il est incapable d’assumer, ce qui est très angoissant pour lui.

Malgré les apparences, il attend donc de vous que vous lui indiquiez clairement et fermement quelles sont les règles. Bien sûr, vous devez lui expliquer les raisons de votre décision (« tu ne sortiras pas sans ton manteau parce qu’il fait froid et que tu pourrais tomber malade ») mais il ne faut pas basculer dans la négociation : si la discussion s’éternise, coupez court (« je vois bien que tu n’es pas d’accord mais c’est moi qui décide »).

Savoir ce qui est vraiment important

S’il ne faut pas céder sur certains points essentiels, d’autres peuvent être discutés. C’est même l’occasion de montrer à votre enfant que vous accordez de l’importance à son avis.

 Permettez-lui d’avoir son mot à dire dans certains domaines : s’il préfère le jean à la salopette, le square à la bibliothèque, la compote au petit suisse… pourquoi pas ? Si difficile soit-elle, cette période, tout à fait normale, est le signe positif que votre enfant évolue vers l’autonomie et construit son identité propre. Alors courage !

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