Rien que des bêtises : les limites à poser

Ils ne manquent pas d’imagination, nos chers petits… Christine Brunet*, psychologue clinicienne et psychothérapeute, décrypte toutes leurs bêtises… Incontournables pour grandir. Mais rappelle aux parents qu’il est toujours nécessaire de poser les interdits.

Les montes en l’air

« Alix et Louise avaient environ deux ans. Nous avions des amis à déjeuner et c’était l’heure de la sieste. Nous les avions donc couchées. Aucun bruit, tout allait pour le mieux quand, au dessert, nous sommes allés voir ce qui se passait. Elles avaient réussi à grimper sur leur fauteuil, pour aller ouvrir l’armoire à pharmacie tout en hauteur. Les flacons de médicaments étaient consciencieusement alignés sur la table de jeux. Et elles jouaient au docteur. Heureusement, elles n’avaient pas réussi à ouvrir les flacons et aucun n’était cassé. Mais je me demande encore comment elles ont pu l’atteindre et ouvrir les portes mais surtout, je n’avais pas un seul instant imaginé qu’elles puissent le faire. Nous avons, depuis, changé l’armoire de place ».

Christine, 44 ans, maman de Louise et Alix, 4 ans.

 

Ce qu’en pense la psychologue

À deux, on se donne des idées, on s’entraîne et l’on est bien plus enclins à des bêtises. Là, il s’agit d’un acte très classique pendant les moments de sommeil, à priori quand les enfants sont censés dormir. Seulement ils apprennent très vite à sortir de leur lit, alors qu’on les croit encore trop petits. Les jumelles ont bien vu leur maman prendre souvent des médicaments et elles ont voulu faire comme elle, jouer au docteur. Mais là, il faut être ferme, leur expliquer que c’est formellement interdit, car cela aurait pu être grave. Et quand vous leur donnerez, plus tard, des médicaments, pensez à verbaliser le geste en disant : « Tu vois, c’est maman ou papa qui les donnent et pas les enfants. Et à deux ans, elles sont tout à fait capables de comprendre.

Le rebelle

« On n’arrive pas à les tenir. Privations, punitions, rien n’y fait. Guillaume comme Mathilde sont des enfants très aventuriers qui passent leur temps à explorer la maison à escalader le bar ou encore à s’élancer à toute vitesse sur leur camion en plastique pour dévaler les marches de la cuisine, et ce, depuis tout petits. Dents cassées, front ouvert, les urgences ont connaît. Mais le pompon, revient à Guillaume. Nous allons bientôt déménager en province et avons régulièrement des visites pour vendre la maison. Et mon fils n’apprécie pas de voir autant d’étrangers. Dernièrement, je suis descendue avec deux personnes pour leur montrer la cave. Guillaume, sans crier gare, nous a tout simplement enfermés dedans. Panique à bord, nous étions en plein après-midi et mon mari ne rentrait que vers 19h00. Cela a duré un bon quart d’heure avant que Mathilde réussisse, enfin, à ouvrir le cadenas en suivant mes instructions derrière la porte. Les personnes sont aussitôt partis et ne sont jamais revenues ».

Carole, 35 ans, maman de Guillaume, 6 ans et Mathilde, 4 ans.

 

Ce qu’en pense la psychologue

Tout changement est source de stress, et d’angoisse pour un enfant. Il a peur de changer de maison, d’école, de ne pas retrouver ses jouets, ses petites affaires. Là, c’est très clair, Guillaume en veut à ses parents de prendre une décision qui ne lui plait pas. Il a voulu se montrer très fort en punissant tous ces intrus qui visitent sa maison. Heureusement, sa petite sœur a été suffisamment dégourdie pour ouvrir le cadenas. C’est un geste qu’il ne faut pas laisser passer. Il est donc important que le soir venu, le père puisse en parler sérieusement avec son fils

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