Télévision et enfant : quel impact sur le développement ?

Elle perturbe leur sommeil

La consommation télévisuelle augmente cauchemars, difficultés à s’endormir et réveils au milieu de la nuit, aussi bien chez le bébé que chez l’enfant ou l’adolescent. La faute au milieu familial plutôt qu’à la télé ? Pas sûr : quels que soient leur niveau socioculturel et leur environnement affectif, les adolescents qui consomment trois heures de télévision par jour à 13 ans rencontrent davantage de problèmes de sommeil, et ces problèmes perdurent jusqu’à l’âge adulte (étude « Association Between Television Viewing and Sleep Problems During Adolescence and Early Adulthood » (Archives of Pediatrics & Adolescent Medicine vol. 158, 2004).

La télé rend les enfants violents

Le pédiatre Frederick Zimmerman, professeur à l’université de Washington, spécialiste des effets des médias sur les enfants, a dirigé courant 2007 une enquête sur la télévision et les enfants… de 2 à 24 mois, portant sur un échantillon représentatif de 1000 familles américaines. Résultat : 40 % des bébés de 3 mois regardent la télé tous les jours. A 24 mois, 90 % le font. Au terme de son étude, Frederick Zimmerman déconseille toute télévision avant 2 ans.

Pourquoi? Les difficultés à apprendre à lire et à étudier les mathématiques, la tendance à l’obésité (25 % des enfants américains de 1 à 6 ans sont en surpoids), le syndrome d’hyperactivité, les comportements agressifs ont été fortement corrélés par l’étude avec le visionnage longue durée de la télévision. L’Académie américaine des pédiatres (AAP), qui a publié l’étude Zimmerman, recommande elle aussi de ne pas exposer les enfants à la télévision avant 2 ans.

L’imagerie cérébrale permet aujourd’hui de comprendre pourquoi. Devant des images violentes, le cerveau réagit comme s’il était exposé à une situation réelle : il se met en état d’alerte, mobilisant le système limbique (ou siège des émotions), avec des réflexes de fuite ou d’agression. Mais à force de visionner le même genre d’images, ce système d’alerte subit une désensibilisation. Ainsi, progressivement, les enfants s’habituent à la violence et en viennent à la reproduire sans émotion.

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