L’eczéma du nourrisson

L’eczéma se repère par la présence de plaques rouges, parfois suintantes, ou une peau devenue particulièrement sèche. L’eczéma s’attaque dans un premier temps,  en général, au visage: les joues  surtout, le nez et le menton étant souvent épargnés. Les plaques peuvent ensuite apparaître au niveau des genoux, des bras. Certaines formes d’eczéma touchent tout le corps.

Encore plus que chez l’adulte, l’eczéma est pour l’enfant une maladie très pénible : les plaques provoquent de fortes démangeaisons incitant les enfants à se gratter en permanence, allant parfois jusqu’à se faire saigner. La maladie bénigne peut alors se transformer en surinfection dangereuse, pouvant laisser des lésions dans le futur.

L’eczéma atopique se développe chez un enfant réactif aux allergies de tout type : les risques de souffrir d’asthme ou de subir un rhume des foins par la suite sont donc plus grandes. Ces allergies se repèrent aujourd’hui plus facilement grâce à de nombreux tests réalisables chez le pédiatre, afin de découvrir l’agent allergène responsable et de soigner l’enfant le plus tôt possible. Rassurez-vous : la plupart de ces tests ne nécessitent plus aujourd’hui des batteries de piqures mais peuvent se réaliser en utilisant de simples patchs…

Encore méconnues, les causes sont dans tous les cas en partie génétiques : 60 % des parents d’enfants atteints d’allergies le sont eux même. En s’altérant, la peau devient plus vulnérable : sèche, elle présente de nombreuses fissures où peuvent s’introduire facilement des agents allergènes.

Le lait est souvent pointé du doigt comme responsable d’allergies type eczéma. Il peut en effet être la cause d’un léger eczéma, mais il est préférable de demander l’avis du médecin avant de décider de le changer. Quant aux vertus du lait maternel, censé protéger l’enfant contre les allergies, il ne s’agit au mieux que d’une solution temporaire.

L’eczéma du nourrisson n’est pas à prendre à la légère. Bien soigné, il disparaît assez vite (une dizaine de jours). Des rechutes peuvent néanmoins avoir lieu à plusieurs reprises jusqu’à l’âge de 5 ans. Afin de faire au mieux avec la maladie, la première étape consiste à donner à l’enfant un environnement sain.

Première étape : arrêtez de fumer ! De toute façon, c’est très mauvais pour tout le monde… Les nids à poussières sont à bannir : évitez la moquette et les tentures (mais qui a encore des tentures dans son salon ?). Les matelas, royaumes des acariens, doivent être traités et lavés plus souvent. C’est triste, mais pour ce qui est des peluches, mieux vaut ne pas trop les multiplier, tout comme les animaux de compagnie. Evitez le plus possible les vêtements en laine, irritants, au profit du coton.

La chambre de l’enfant doit être aérée le plus souvent possible. Dans l’idéal, veillez à ce que la pièce ne soit pas trop humide et à ce que la température ne dépasse pas les 19 degrés.

Une consultation médicale reste indispensable. Pour la désinfection, on utilise en général des pommades type hexomédine. Le médecin peut proscrire des antihistaminiques afin de calmer les démangeaisons voir, en cas d’eczéma sévère, des crèmes à base de cortisone.

Bien qu’effrayante, la cortisone est de loin le traitement le plus efficace. Attention néanmoins, l’utilisation est soumise à des conditions très précises. Tout d’abord, privilégiez des traitements à action faible, ou moyenne, et veillez à ne pas faire durer les traitements plus de cinq jours consécutifs. En pommade, le médicament doit être appliqué sur la zone d’eczéma, et uniquement sur cette zone, qui aura auparavant été nettoyé.

Bien soignées, les plaques d’eczéma disparaissent sans laisser de traces. Attention néanmoins, le phénomène se répète souvent jusqu’à deux ans. L’enfant reste de plus potentiellement fragile à tout type d’allergie : un suivi médical est donc important, même lorsque tous les signes d’eczéma semblent avoir disparus.