Les clés de la réussite pour les mères actives

Qui va s’occuper des enfants ?

Si vous ne vous sentez pas concernée, observez mieux. Emmanuelle Gagliardi, fondatrice du magazine L/on top (magazine dédié à la réussite professionnelle au féminin) et de « Interdit aux hommes » (réseau pro réunissant des femmes), commence la première table ronde de la journée en racontant une petit anecdote très révélatrice. « Je suis venue en taxi ce matin. Quand j’ai dit au chauffeur que je me rendais à la conférence Maman travaille, il a eu l’air très surpris qu’il y ait une conférence sur ce sujet. ‘Bien sûr, que maman travaille !’ Je lui ai tendu une petite perche : ‘Oui mais si maman travaille, qui s’occupe des enfants ?’ Sa réponse était très révélatrice : ‘Ah bah ça, j’vous le fait pas dire !’ »

Pour Brigitte Grésy, rapporteure parité à l’Inspection générale des affaires sociales et auteure du « Petit traité contre le sexisme ordinaire », c’est bien simple : une femme est considérée comme un « agent à risque » dans le monde du travail. « C’est une discrimination systématique : J’appelle ça la double peine », explique-t-elle. « Les hommes sous-traitent la moitié des tâches aux femmes, et les paient en stéréotypes. En plus, à l’arrivée de leur premier enfant, 40% des femmes changent de trajectoire professionnelle, contre 6% pour les hommes. » Comme si ce n’était pas assez compliqué comme ça…

Blandine Métayer, dans son spectacle « Je suis top ! », raconte avec beaucoup de sincérité le moment délicat où elle a annoncé à son patron qu’elle était enceinte. « Me dites pas que vous êtes en cloque. On avait dit pas avant sept ou huit ans. Bon, ben va falloir vous bouger, hein. » C’est là que les ennuis commencent.

« Le temps de maternité n’est pas un renoncement »

Prendre un congé maternité et rater des mois de réseautage et contact avec la boîte, puis devoir quitter le bureau à 18 heures pour aller chercher les enfants et ainsi rater les précieuses heures « corporate » de fin de journées si bien ancrées dans la culture professionnelle française, devoir refuser les déplacements professionnels, prendre un congé « enfant malade »… Autant de contraintes perçues globalement comme des preuves d’incompétence, et qui ne sont pas partagées par les hommes.

« Le temps de maternité n’est pas un renoncement », rassure Brigitte Grésy. « C’est un temps de respiration ! On met la barre trop haute : il faut accepter de ne pas être une mère parfaite. Le problème, c’est que les femmes se sentent démissionnaires dans la sphère privée, et illégitimes dans la sphère publique. Mais je crois qu’il n’y a jamais eu autant de débat. Par exemple, il y a une forte hausse de l’insatisfaction des mères de plus de trois enfants face à l’investissement des pères. Les femmes prennent la parole ! Et ça, c’est une énorme raison d’être optimiste. »

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