Comment l’enfant construit son identité sexuelle?

Identité sexuelle: la place des parents

Aux questions gênantes des enfants, quelles réponses des parents ?

EA :
Entre 2 et 3 ans, les questions (plus que les angoisses) sont fréquentes, d’autant plus si le vocabulaire est développé et que le contexte familial est ouvert. Attention : un enfant ayant un retard de langage n’aura pas pour autant de confusion quant à son sexe.

Les questions existentielles, du type « Pourquoi y a-t-il des filles et des garçons ? » attendent des réponses claires et simples. Les questions pratiques, du type « Comment on fait les bébés ? » ou « Est-ce que j’ai le même zizi que papa ? Je peux voir ? » sont plus délicates, car les parents doivent apprendre à l’enfant que son sexe est son secret. Pour ne pas aller trop vite et respecter la pudeur de l’enfant, commencer par demander « Et toi, qu’en penses-tu ? ». Ainsi, vous saurez où votre petit en est, et vous pourrez adapter votre discours. Dolto disait qu’il faut dire aux enfants « la vérité qui les concerne ».

Si on anticipe trop, si on mise sur la maturité apparente de l’enfant, on risque de « polluer » sa période de latence, soit entre 4 et 11-12 ans, le moment où il met de côté ses interrogations sexuelles pour se concentrer sur les questions sociales. Cette période de latence permet à l’ado d’être ensuite libre de ses découvertes. Pour moi, la naissance de la pudeur se situe autour de 4 ans. Comme Françoise Dolto, je recommande alors aux parents de ne plus prendre de bain avec leur enfant, car il ne doit plus être confronté aux sexes des adultes.

L’acquisition de la propreté peut-elle entraver le processus de construction de l’identité sexuelle ?

EA :
Entre deux et trois ans, l’acquisition de la propreté est une étape importante, qui peut jouer sur le futur de l’enfant. En particulièrement pour le petit garçon, dont l’idée de « perdre » quelque chose de lui quand il va à la selle est très présente.

Ainsi, il est important que tout le monde (parents, grands-parents, nounou, professeur) ne « focalise » pas sur ses sphincters et sur la propreté de son anus, ni n’insiste sur la malpropreté des selles ou de l’urine, car l’enfant peut inconsciemment associer organes génitaux et impureté. Sans perturber son identité sexuelle, cette attitude peut rendre complexe, plus tard, l’expression de sa sexualité.

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