Comment le langage vient-il à Bébé ?

A partir de 3 ans : la faculté de compréhension mutuelle.

La période des trois ans en moyenne est marquée par un enrichissement spectaculaire du vocabulaire : le capital des mots évolue de 200 mots en moyenne à deux ans à 1 500 vers 4-5 ans. L’enfant expérimente l’effet de l’intonation. Quelle découverte que de pouvoir à son tour, comme ses parents, donner un sens différent à ses mots selon qu’il les prononce sur un mode déclaratif, interrogatif ou exclamatif ! Le « je » remplace le « moi » repérable dès 2 ans.

« Dès l’âge de trois ans et demi, l’enfant parvient à maîtriser la structure fondamentale de sa langue maternelle. En dépit d’erreurs de syntaxe, il peut alors parler de façon intelligible. Toutefois, le processus d’apprentissage est loin d’être terminé. L’enfant doit poursuivre l’acquisition du système phonologique, enrichir son vocabulaire, diversifier sa connaissance des formes syntaxiques et s’approprier les capacités pragmatiques (capacité à se distancier dans une situation de communication et de se mettre à la place de son interlocuteur, qui, par exemple, ne voit pas l’objet dont l’enfant lui parle au téléphone en lui disant « tu vois, c’est cassé ») commente Marc Delahaie.

Le langage, un peu de technique, beaucoup d’affection…On l’aura compris, l’acquisition du langage est un processus lent, qui tient bien sûr du développement anatomique (audition, organes phonatoires, système nerveux central) mais aussi, et certains diraient surtout, de facteurs environnementaux (affectif, familial…). Un processus loin de s’arrêter en maternelle et dont dépend en grande partie l’avenir de nos enfants. « Sortir du pré carré de la familiarité et de la connivence pour s’adresser à ceux que l’on connaît moins, pour leur dire des choses qu’ils ignorent, tel est le vrai défi de l’apprentissage de la langue » confirme Alain Bentolila dans Le Verbe contre la Barbarie. On lui laisse volontiers le mot de la fin.

Quand s’inquiéter?

Si un enfant ne parle pas encore à l’âge de deux ans et demi, il n’y a pas lieu de s’inquiéter si par ailleurs il comprend bien les choses simples qui lui sont dites et réagit normalement aux bruits, s’il ne régresse pas dans l’acquisition des mots qu’il connaît déjà, joue normalement et ne montre pas  de refus de contact. En cas de doute, il convient d’en discuter avec son pédiatre qui pourra le cas échéant faire vérifier l’audition de l’enfant ou l’orientera vers un orthophoniste et/ou un psychologue.

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