La violence chez les tout petits

De la violence normale à la violence pathologique

On l’aura compris, une certaine violence est l’expression d’une saine évolution. Mais où se situe la limite ? « La limite se pose en fonction de la tolérance des adultes. Quand l’enfant semble constamment débordé par ses émotions et que rien ne semble « marcher » pour le détourner de sa violence, il faut s’interroger, chercher quelle souffrance psychique il exprime ainsi » insiste M. G. Abgrall.
Pour elle, la violence « hors normes » des tout-petits est toujours l’expression d’une souffrance, un appel à l’adulte, et il ne faut pas passer à côté.

Les germes de sa violence

L’enfant peut transposer sur ses copains sa jalousie vis-à-vis d’une nouveau petit frère, son désir de « venger » sa maman d’un bébé qui lui a « fait du mal » (fausse-couche), sa peur des autres transmise par papa… En fait, tout ce qui va chambouler de façon importante les repères de sécurité d’un enfant peut l’amener à avoir un comportement violent.

Pour G. Crespin, quand les enfants s’installent dans des « carrières » de mordeurs, il ne s’agit plus d’un marquage de territoire : « cette attitude traduit forcément un mal-être qu’il est important d’entendre pour l’enfant lui-même. Commence alors un long travail d’investigation : que savon- nous de lui, de ce qui se passe avec ses parents, de ce qui se joue dans sa famille ? Que se passe-t-il dans la journée ? Quand cela a-t-il commencé ? Est-ce constant ou cela varie-t-il avec le temps ? ».

Bébé agressif : un certain mimétisme

Il se peut également que la violence du tout-petit soit le reflet de son quotidien. « Quand un enfant est entouré d’adultes et d’enfants qui affichent de l’agressivité physique les uns envers les autres, il comprendra vraisemblablement qu’une telle attitude fait partie des relations sociales de tous les jours. Si, au contraire, l’enfant vit dans un environnement qui ne tolère pas l’agressivité physique et récompense plutôt un comportement « social », il y a de bonnes chances qu’il utilise d’autres moyens pour obtenir ce qu’il veut ou pour exprimer sa frustration », expose R. Tremblay.

« Il est donc important à ce stade de faire le tri entre les enfants qui vont relever d’une prise en charge psychologique individuelle (le pourcentage est faible) et ceux pour lesquels il peut exister des solutions dans la sphère éducative », écrit G. Crespin. « Il faut aussi dire aux parents « fiers » de leur petit dur qu’il va être rejeté par les autres », ajoute MG Abgrall.

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