Les 1 000 premiers jours de la vie, allant de la conception jusqu’aux 2 ans de l’enfant, constituent une période critique de son développement. Durant ce laps de temps, les facteurs environnementaux ont une grande influence sur sa santé future. Que se passe-t-il pendant ces 1 000 jours ? Quels sont les enjeux d’une meilleure prévention par rapport à cette période clé ? Blédina a créé il y a un an l’association « Le Grand Forum Blédina » pour répondre à ces questions et permettre une meilleure connaissance des enjeux de santé de la prime enfance.
Les 1 000 premiers jours représentent la période de développement comprise entre la conception de l’enfant et ses 2 ans au moins. C’est une phase critique durant laquelle les facteurs environnementaux ont un impact important pour l’individu en devenir. En effet, il s’agit d’un laps de temps clé au cours duquel l’alimentation, l’exposition aux substances toxiques et l’hygiène de vie des deux parents peuvent avoir une incidence sur la santé future de l’enfant.
C’est l’épidémiologiste britannique David Barker qui a établi le premier un lien de causalité entre l’environnement des 1 000 premiers jours de la vie et le risque de survenue, plus tard, de maladies chroniques non-transmissibles. Parmi elles, on regroupe les maladies cardiovasculaires, les cancers, les maladies respiratoires chroniques, le diabète, l’obésité. Elles sont la première cause de mortalité dans le monde selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
De nombreuses autres études montrent aujourd’hui que l’environnement durant cette période peut avoir une incidence sur l’expression des gènes de l’enfant, sans en modifier la structure. C’est l’expression différente de certains gènes qui va ensuite augmenter les risques de survenue de ces maladies. Ces mécanismes sont de nature épigénétique.
On ne parle pas de facteur déterminant de ces maladies, mais d’un facteur statistique. C’est un facteur de risque qui s’ajoute à ceux qui interviennent pendant l’enfance et à l’âge adulte (alimentation, tabac, alcool, hygiène de vie).
Il est connu depuis longtemps que les excès ou les carences durant la grossesse et la petite enfance peuvent avoir des conséquences néfastes pour la santé future de l’enfant, comme la consommation de tabac ou d’alcool. Ce qui est nouveau, c’est la prise en compte de la période qui précède la grossesse chez la femme, mais aussi chez l’homme.
Afin de prévenir la progression des maladies chroniques, il est nécessaire de mettre en place une politique de prévention en informant et en sensibilisant à la fois le grand public et les professionnels de santé et de la petite enfance, qui seront les garants de la diffusion du message.
Le manifeste des 1 000 premiers jours
Dans le but d’oeuvrer pour que les 1 000 premiers jours de la vie soient reconnus comme une période durant laquelle une prévention nutritionnelle est très importante, Le Grand Forum Blédina a rédigé un manifeste contenant cinq propositions pour agir.
Premièrement, le manifeste préconise d’identifier les 1 000 premiers jours comme une période prioritaire de prévention dans les politiques de santé publiques, telles que le Plan National Nutrition Santé (à l’origine des recommandations nutritionnelles et des campagnes Manger Bouger), la nouvelle Stratégie Nationale de Santé et la nouvelle loi de Santé Publique.
Pour affiner les connaissances et adapter au mieux les recommandations, le manifeste encourage le développement de la recherche autour des enjeux des 1 000 premiers jours, et demande à ce qu’ils figurent parmi les priorités des financements de recherches publiques.
Le Grand Forum Blédina préconise également la mise en place de repères nutritionnels simples et clairement identifiés pour cette période, ceci dans un but de sensibilisation pour réduire l’écart entre la théorie et la pratique. Dans cette lignée, il s’agit aussi de développer la politique de prévention en diffusant des guides alimentaires, et en rendant accessibles d’autres moyens de communication à destination des futurs parents et des jeunes parents, tout en s’adaptant aux populations défavorisées.
Pour finir, le manifeste des 1 000 premiers jours rappelle l’importance de la formation des professionnels de santé, et de la petite enfance, dans leur rôle d’information et de transmission des bonnes pratiques.