L’éveil de bébé : ce qui se joue de 0 à 3 ans

Quand bébé s’éveille aux contraintes sociales

Vient alors une question compliquée : alors que l’enfant vit une relation fusionnelle avec sa mère dont il arrive à se passer par la pensée, il découvre que cette relation n’est pas sans contrainte. Il s’aperçoit que pour faire plaisir à sa mère et pour maintenir cette relation établie il doit par exemple apprendre à être propre. La société et ses règles s’immiscent doucement dans sa vie.

L’éveil de bébé : quand il découvre l’existence des autres

L’autre, c’est d’abord le père, ou du moins celui que la mère considère avec une attention particulière liée à sa sexualité et à sa position féminine. Pendant son éveil, bébé comprend petit à petit dans les premiers mois de sa vie qu’il n’est pas seul, pis qu’il a un rival. « C’est ce que Freud a appelé le complexe d’Œdipe, précise Michel Botbol. La petite fille comprend que le garçon est différent, qu’il a ce pénis qu’elle n’a pas mais qu’elle espère bien avoir un jour parce que, d’après elle, cette différence est valorisée par la mère. Le petit garçon quant à lui s’aperçoit qu’il a un pénis comme papa, mais que ce papa est un rival trop dangereux pour s’y attaquer. Il se promet qu’il aura sa revanche à plus tard, à quand il sera quand. En attendant, il se soumet en « refoulant » ces désirs devenus inquiétants pour lui. Garçons et filles reportent donc leur réalisation sexuelle. A 3/4 ans, ils entrent dans une période de « latence », une sorte de tunnel du point de vue des préoccupations sexuelles,  qui va durer jusqu’à la puberté et les laisser disponible pour réaliser les plus grands apprentissages de leur vie, la lecture et l’écriture par exemple. »

Et c’est ainsi que les enfants posent les bases de leur développement psychologique. En termes d’éducation, il n’existe pas de vérité absolue. Aucun conseil ne pourrait véritablement servir aux parents qui veulent bien faire si ce n’est de vivre comme ils l’entendent et de s’interroger lorsqu’ils constatent un retard de développement ou bien encore s’ils notent l’installation ou la répétition d’un problème quelconque. « S’il faut vraiment poser des repères, je dirais qu’à 3 ans, un enfant doit savoir sourire, manger et boire, il doit savoir ou être en train d’apprendre à devenir propre, il doit vivre une relation non tyrannique avec ses deux parents et doit être en mesure de reconnaître l’autre, » conclue le spécialiste. Pour le reste, chaque individu ne peut-il pas grandir et évoluer à son rythme ?

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