Filles et garçons : l’influence de l’environnement
Dans leur livre « Quoi de neuf chez les filles ? Entre stéréotypes et libertés », paru chez Nathan en 2007, les sociologues Christian Baudelot et Roger Estabelet racontent que si gènes et hormones influencent l’évolution des organes, y compris du cerveau, les circuits neuronaux sont essentiellement construits au gré de notre histoire personnelle. De plus, les différences ne sont pas présentes à la naissance et ne sont pas immuables…
Ces deux spécialistes de l’éducation et des inégalités rappellent que dès la naissance, filles et garçons font l’objet d’appréciations et d’attentes très différenciées de la part de leur entourage social. Ainsi, dans les maternités, à taille et à poids égaux, les garçons sont décrits par leurs parents et leurs visiteurs comme grands avec des traits marqués, tandis qu’on dit des filles qu’elles sont petites, mignonnes, gentilles et qu’elles ont les traits fins.
Attention à l’impact du modèle parental
Les années passant, quelle est la part des représentations dans les différences garçons/filles ? « C’est ce que les enfants observent de la différence des sexes dans le couple de leurs parents qui leur sert de modèle. Ce qui importe donc, c’est le modèle proposé », assure Serge Hefez.
Autrement dit, si à la maison, c’est toujours madame qui nettoie les toilettes et pousse le caddie, elle ne sera pas crédible quand elle remettra en place son petit garçon qui a eu une réflexion machiste ! Cela dit, le psychanalyste estime qu’apaiser le conflit des représentations des rôles sexués ne signifie en aucun cas éduquer garçons et filles de la même manière.
« L’égalité est au bout du chemin, certainement pas au début. Si les petits garçons sont plus excitables que les petites filles, il faut voir comment c’est traité par l’environnement… Tout est dans le décryptage et l’accompagnement des différences. »