Fille ou garçon : c’est quoi la différence ?

Différence garçon et fille : ce qui se joue quand on joue avec ses enfants

Pour Christian Baudelot et Roger Estabelet, lorsqu’ils jouent avec leurs fils, les pères mettent l’accent sur la réussite de la situation, fixent un haut niveau cognitif et sont plus exigeants, moins chaleureux tandis qu’ils privilégient la qualité relationnelles avec leurs filles : encouragements, aides et plaisanteries. Ils stimulent l’autonomie des garçons dans la résolution de problèmes en ne donnant pas à ces derniers autant d’aide qu’à leurs filles.

De plus, les jouets en eux-mêmes, fortement sexués, contribuent à développer chez les filles et les garçons des aptitudes différentes : « les jeux de balles à l’extérieur, le foot en particulier, pratique quasi exclusive des garçons, développent davantage les aptitudes à s’orienter dans l’espace que les jeux d’intérieur, dînette et poupée, plutôt réservés aux filles, lesquels développent en revanche davantage l’aptitude au langage ».

Jeu de fille, jeu de garçon : et si on mélangeait les genres ?

Faut-il alors intervertir les jeux de nos enfants pour rétablir l’équilibre ? Pour Marcel Rufo, le célèbre pédopsychiatre, quand les enfants ont acquis la conscience de leur sexe, vers deux ans, « il est important de leur donner des jouets qui correspondent à leur sexe » (Elever bébé, Hachette pratique, 2008).

Comment faire alors pour rassurer son enfant sur son sexe sans faire le jeu des stéréotypes ? « C’est un peu une aporie, c’est sûr, mais je crois que ce qu’il y a de mieux à faire c’est de laisser le plus de liberté possible aux enfants, c’est-à-dire les laisser se diriger spontanément vers le jouet qui leur correspond », estime Serge Hefez.

Ne pas aller systématiquement contre les clichés

L’apparition de jouets mixtes qui visent à développer l’éveil, la créativité et l’adresse et le fait que les filles jouent très tôt avec des jeux de garçons (mais pas l’inverse) montrent qu’une évolution est en marche. Attention, il ne s’agit pas non plus d’empêcher une fille de jouer à la poupée en lui disant que c’est nunuche, où que c’est ce qui forge la soumission féminine, ni d’enlever leurs épées aux garçons …

« Il s’agit d’expliquer qu’être un garçon ce n’est pas mieux qu’être une fille. L’éducation commune c’est le respect entre les sexes, ce n’est pas de faire passer l’idée que les deux sexes c’est la même chose, ce qui serait idéologiquement grave » assure le psychologue.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.